Le Tchad à travers ses Villes
N’djaména et le Chari Baguirmi
Sarh et le Moyen-Chari(Département du Barh Kôh)
Le Borkou Ennedi Tibesti(B.E.T.)
Le Kanem Lac
Le Ouddaï-Biltine
Le Logone Occidental
Le Batha
Le Mayo kebbi
Le Salamat
Le Guera
N'djaména et le Chari Baguirmi
Pages d'histoires : De Fort-lamy à N'djaména
Aujourd’hui centenaire et peuplé d’un peu plus de 800.000 habitant, N’djaména la capitale, ville dite de « cinq ronds points » quand elle
n’est pas désignée comme « la déesse du Sahel », à été bâtie sur les rives du Chari aux termes d’une étonnant histoire qui a façonnée et marquée en un temps record son phénoménal
développement
La bataille de Ridjil près de Kousseri et l’évènement de la guerre mondiale, ont été incontestablement les deux évènements majeur qui paraissent avoir déterminé la transformation spectaculaire de
cette petite bourgade ne vivant alors qu’au rythme de la garnison militaire française, laquelle lui avait d’ailleurs valu l’attrait de ses 10.000 habitants estimés à la veille de
la seconde guerre mondiale.
Après la conférence de Berlin qui fixa entre les pays européens les règles du partage de l’Afrique, la France s’intéressa beaucoup à la région du Tchad peu après 1890. Elle
espérant en l’occupant, joindre en un seul bloc ses possessions coloniales d'Afrique du nord, d'Afrique occidentale et du Congo. Mais pour réaliser ce rêve, elle devait affronter un ennemi
redoutable, Rabah, dont la figure politique et guerrière était prépondérante dans la région. Ce qui retarda les ardeurs de l'implantation française dans le bassin tchadien.
En trois années, de 1897 à 1900, la France parvint à imposer sa présence grâce à trois missions militaires qui avaient reçu pour instruction de converger vers le
Lac Tchad pour encercler l'armée de Rabah.
Le choc décisif eut lieu le 22 avril 1900 à Ridjil, petit village situé à quelques Kilomètres à l'ouest de Kousseri, à la hauteur de Milezi.
Les troupes des missions d'Afrique occidentale conduites par Joaland et Meyniel, celles d'Algérie menées par Fourreau et Lamy et du Congo par Gentil, qu'accompagnaient aussi les soldats de
Gouarang II et quelques Bornouans, ouvrirent simultanément Je feu et engagèrent au petit matin le combat. Cet assaut mit en fuite vers 11 heures les troupes de Rabah.
Dans le dernier choc de ce violent combat Lamy ainsi que Rabah furent mortellement blessés. Le soir même de cette mémorable bataille de Ridjil, le commandant Lamy succombait de ses blessures à
bord des chalands qui ramenaient les blessés. Le corps de Rabah, identifié par le tirailleur sénégalais Samba Sall qui l'avait approché lors de la bataille de Togbao fut jeté dans le Chari. Sa
tête fut présentée à la population et exposée pendant plusieurs jours sur la place publique de
Kousseri.
Mais afin d'éviter tout problème avec l'Allemagne, alors maîtresse des lieux camerounais, les troupes françaises durent se retirer sur la rive droite du Chari, en aval du confluent du Chari et du
Logone et, installèrent le 23 avril 1900 leur poste de commandement qu'on dénomma « Fort-Lamy» en hommage au commandant Lamy, mort la veille à Kousseri. Le chef de bataillon
Destanave lui succéda à la tête du commandement ainsi créé.
Fort-Lamy venait de naître.
Il faut dire que c'est la première fois qu'Algériens, Soudanais (Maliens),
Sénégalais, Baguirmiens, Saras et Bandas-Kreich se trouvaient rassembler sur le Chari au sein d'une même armée et sous le commandement d'un seul homme. Le territoire sur lequel fut implanté
Fort-Lamy appartenait autrefois aux Kotoko de Goulfeï et de Kousseri. La limite entre les dépendances de ces deux sultanats était constituée par le Bittéré, un affluent du Chari qui passait entre
l'emplacement actuel des Travaux publics et l'hôtel Novotel La Tchadienne. Lors de la création de Fort-Lamy sur un terrain exondé, légèrement en aval du confluent du Chari et du Logone (actuel
camp Dubut), les anciens villages Saô étaient inhabités depuis longtemps. Les deux plus peuplés, à en juger par l'importance des témoignages archéologiques qu'ils ont livrés, se trouvaient sur
cette même rive du Chari. C'étaient Azguéné, où a été construit l'hôtel Novotel La Tchadienne et, Damaze, légèrement en amont. D'autres villages comme Guelao et Ndouroukou, situés derrière
l'actuelle base aérienne Adji Kossei étaient des lieux de beuveries rituelles. Ces agglomérations qui ne furent pas toutes contemporaines, étaient habitées par des populations noires désignées
collectivement par le terme Saô, ce qui veut dire « hommes d'autrefois»
Mais avant même l'installation des français, un groupe d'arabes venus du Kanem parcouraient déjà la région vers 1880 et s'étaient établis en un lieu qui devait devenir plus tard
le quartier Djem el Gato, l'endroit s'appelait alors Abun Gawi Ye, du nom d'arbres (Abun) qui s'y trouvaient et dont le bois était particulièrement dur (Gawi).
Les premiers habitants de Fort-Lamy étaient des soldats des guerres de conquêtes, des manoeuvres, des esclaves libérés, des chefs destitués du fait de leur opposition à la colonisation et leurs
courtisans, et enfin des artisans.
Dès 1900 et durant les années qui suivirent, de petits groupes s'établirent à côté du poste français : une trentaine de Baguinniens à Azeguene, des artisans Haoussa à Djem el
Bahr? des Kanouri arrivés à la suite d'Oumar, Sultanat de Dikoa, s'installèrent en un point situé entre les établissements Renault et l'Agence Air Afrique, un Boucher, un coiffeur et un
cordonnier de Dikoa recrutés par les français s'établirent avec leurs familles sur l'emplacement actuel Camp des Martyrs, ex camp Koufra: Enfin, les Sara venus comme manoeuvres ou comme
tirailleurs et les Kanembou comme cordonniers, permirent d'enrichir l'éventail ce premier peuplement.
A l'exception d'un premier afflux des commerçants Haoussa et Kanouri vers 1910, jusqu'à la première guerre mondiale, les arrivées se firent par petits groupes ou même par
individus isolés venus tenter leur chance: Toundjour lors des guerres conquête du Ouaddaï, Sara, Kanembou, .Les premiers groupes importants arrivèrent entre 1914 et
1919, époque à laquelle les représentants de certaines populations Dadjo et Hadjéraye (Kenga et Bidio) commencèrent à s'établir. Des Kanembou et quelques ressortissants
d'Afrique occidentale élirent alors domicile à Labito, actuel quartier Sénégalais. Les Gor, les Madjingaye et Mbaye à Gardolé, bientôt suivis par les Toundjour, les Dadjo et les Hadjéraye, les
premiers à exercer les métiers des marabouts, domestiques et gardes accompagnant les européens.
Les premiers Boula s'installèrent en 1920. En cette même année 1920, le Territoire du Tchad est détaché de l'Oubangui-Chari et Fort-Lamy est érigé en commune
mixte.
Le rythme de nouveaux venus continuera à s'accélérer au cours des années qui suivirent et les membres de certaines tribus restées jusque là en marge de cet attrait qu'exerçait Fort-Lamy,
commencèrent à affluer vers le nouveau centre de peuplement. Les Ngambaye et les Mouroum élevèrent sur les bancs de sable des huttes, entre le Chari et le Logone vers 1925. Les
Ouaddaïens s'établirent vers 1930 à Djemb el Gato. Les Mandja et les Massa deux ans plus tard. A la même époque, les Baguirmiens, devenus trop nombreux, quittèrent Azéguéne pour
Djemb el Gato et Djemb el Barh.
Jusqu'en 1939, Fort-Lamy continuait à végéter sur son site de savane sahélienne comme une grosse agglomération de gens de diverses origines, tirant bon gré mal gré leurs moyens
d'existence des échanges avec les fonctionnaires et surtout les militaires du Fort. Surviennent alors les évènements de 1940 qui donnèrent à Fort-Lamy l'occasion de jouer un rôle
de premier plan.
Base de départ pour les troupes se lançant à l'assaut de la Libye, lieu de résistance pour les bataillons formés au Cameroun, en Oubangui et au Congo, Fort-Lamy va ainsi assumer dans le
dispositif de guerre de la France libre des fonctions majeures qui ne seront pas sans incidences sur son propre développement.
Point de convergence et d'échanges de milliers de gens venus de différents pays d'Afrique, l'espace urbain de Fort-Lamy intègrera progressivement dans sa culture naissante cette diversité qui
fera d'elle un espace carrefour de peuples du Tchad et d'ailleurs. Enfin, le développement des moyens de communication à la faveur de la guerre d'une part et, d'autre part au rôle d'étape que
jouait Fort-Lamy dans l'itinéraire du départ et du retour des pèlerins d'Afrique en partance pour la Mecque, apporta au plan de la construction des routes, les premières infrastructures
nécessaires à une ville en pleine croissance démographique. Cet aspect demeuré de caravansérail de la ville de Fort-Lamy est d'ailleurs tiré de ce phénomène de départ pour la Mecque. Par la
suite, l'on observa d'ailleurs que beaucoup de pèlerins séduits par Fort-Lamy finirent par s'y fixer, fondant familles et remettant à plus tard la poursuite du saint voyage. Ces dévots que
Fort-Lamy la « pécheresse» a piégé s'étaient vus affublés du sobriquet peu coranique ci' "Al Hadji Fort-Lamy" par ceux qui ont pu poursuivre le voyage jusqu'à la Mecque. L'application
du plan d'urbanisme de 1945 avait permis d'étendre le périmètre; urbain aux villages de Farcha, de Milezi, dépendant du Sultanat de Goulfeï et de Chagoua, terre d'exil des
princes de Kousseri encore habités exclusivement par des Kotoko. La division de Fort-Lamy en deux villes apparue alors plus nettement: la ville européenne, comprise entre le fleuve Chari
et la rive occidentale" du cours d'eau appelée autrefois Regel el Hamra parles arabes ou Kio par les Kotoko, puis Canal Saint-Martin par les français; la ville africaine qui s'étendait amplement
sur l'autre rive à l'est, avec quelques faibles prolongements compris entre la ville européenne et le Regel el Hama (quartiers Bololo et Djemb el Barh).
La plupart des quartiers d'autrefois ont disparu ou sont déplacés pour certains en conservant toutefois leur nom d'origine.
Les quartiers, GAROUANGA, KOUADJI, SARA DEGAULLE, LABIT, METEMBE, MATABONA, TRAO-MARAGO (déformés par les européens en trois rivières, doit son nom à Aoua, soeur de Rabah qui l'avait choisi pour
s'y établir), n'existent plus de nos jours.
En règle générale, le nom d'un quartier est donné par les habitants eux-mêmes, souvent les premiers occupants ou les voisins qui les virent arriver et l'administration se contente de
l'adopter.
La plupart des quartiers actuels existent déjà à partir de 1950 :
AMBASSATNA, couramment appelé Mbassana ou quartier Kotoko, tire son nom du fait que les Kotoko, mécontents au départ pour avoir du quitter Djemb el Gato où ils étaient installés
depuis de nombreuses années, s'estimaient désormais satisfaits dans leur nouvel emplacement.
ARBOUSOULBACK, nom donné par les habitants de la ville à cause de sa mauvaise réputation : les bagarres y étaient nombreuses et courantes. Il constitue la partie septentrionale
de Mardjandaffack auquel il est administrativement rattaché.
BOLOLO, nom Kanouri qui signifie boue, marécage, parce que cette zone était parsemée d'excavations boueuses consécutives aux nombreux prélèvements de terre effectués pour les
constructions.
DJEMB EL BARH : c'est le plus ancien quartier de ceux qui occupent aujourd'hui les bords du fleuve. Il est compris entre le Chari, l’actuel avenue Charles De
Gaulle, l'immeuble de l'UNICEF et la place de l'indépendance.
GARDOLE: sa fondation remonte à 1916. Son nom d'origine Kanouri signifiait « maison carrée obligatoire» : du Garu, maison carrée et de Olé, obligatoire, parce
qu'il serait autrefois assigné à ceux qui y résidaient d'élever des habitations à façades quadraugularisées.
KABALAYE : fut ainsi appelé par la population de ce nom qui constituait la majorité de ses premiers habitants.
MARJANDAFFACK : « perles répandues, éparpillées », ce nom rappelle la richesse bien connue de ses premiers habitants.
ARDEP DJOUMAL, ce nom rappelle les chameaux qui pâturaient jadis sous les tamariniers proches du marigot où ils allaient s'abreuver.
RIDINA TARADONA, ce quartier était habité par les Sara Kaba et Banda Kreich, rescapés des troupes de Rabah. Ils s'installèrent d'abord au nord de la ville et durent se replier
sur l'emplacement actuel. Mécontents de ce déguerpissement, ils nommèrent leur nouveau quartier Taradona : « on nous a chassé ». Mais après protestation de l'administration, ils changèrent
d'appellation pour RIDINA : « nous aimons (notre nouveau quartier) ».
MOURSAL : tire son nom de celui qui fut son premier chef Moursal, un Nar de Békamba.
Entre 1960 et 1970, à la faveur des industries naissantes et des centres de formation divers qui verront le jour au lendemain des indépendances, l'exode rural
drainera vers Fort-Lamy des milliers de jeunes ruraux. De nouveaux quartiers de peuplement vont se constituer tels: DEMBE, autrefois village des lépreux, deviendra un grand
quartier de peuplement aux côtés de AM TOUKOUI, DIGUEL, GOUDJE, ABENA, NGUELI, etc.
En 1973, Fort-Lamy deviendra N'DJAMENA, de l'arabe dialectal« nous nous reposons en paix maintenant », au nom de la politique d'authenticité prônée par le Président François
Tombalbaye.
N'Djaména, la capitale politique et administrative du pays: presque 1 000000 habitants, est une zone autonome.
Le Chari Baguirmi découpé en Département du Baguirmi depuis la Loi d'août 1999, a pour chef lieu Massenya
Superficie de l'ancien découpage: 82. 910 km2, 1.251.906 Habitants
Principaux groupes Ethniques: Mbarma, Kotoko, Peuls, Arabes, Bomous, Sara, Massa, Kanembou, Boulala.
Economie:
Agriculture: mil, sorgho, riz, arachides, légumes;
Elevage: bovins, ovins, caprins, camelines et volailles; Pêche abondante dans le Chari et Logone
Mines: carrières de Dandi
Industries: abattoirs frigorifiques, sucre, briqueteries, menuiseries, eau minérale, boissons gazeuses, etc.
Atouts touristiques:
La Station touristique de Douguia, située entre N'Djaména et le lac Tchad,la montagne aux éléphants, le Lac Tchad et ses îlots flottants, le musée, le centre artisanal et ses marchés haut en
couleurs ne manqueront pas de combler la curiosité du visiteur..
Sarh et le Moyen-Chari(Département du Barh Kôh)
Superficie: 45. 180 km2
Population: 744. 741 habitants
Chef lieu: Sarh, anciennement Fort-Archambault, nom donné en souvenir du jeune Lieutenant Julien Archambault. Cette ville née d'un poste militaire crée le 15 aout1899 en
prévisions d'éventuelles attaques de Rabah est l'un des centres urbains importants du pays. Elle abrite l'une des principales industries agro-alimentaires du pays produisant du sucre.
Principaux groupes ethniques : Boua, Nillim, Ngama, Sara-Kaba, Sara-Madjimgaye, Nar, Gor, Ngambaye, Tounia, Mbaye, Békamba, Goulaye, Routo.
Les principales villes: Koumra, Kyabé, Maro, Moïsala, Sarh, Goundi, Bédiondo, Békamba, Béboro, Ngaro.
Economie:
Agriculture: mil, sorgho, arachides, tubercules, sésame, canne à sucre, coton, tabac, maïs, haricot, riz.
Elevage: bovins, ovins et caprins
Industrie: usine d'égrainage de coton, abattoirs frigorifiques, textile.
Atouts touristiques : qualifiée de zone cynégétique par excellence, la préfecture du Moyen Chari, est ajuste titre considérée comme le paradis de la faune: elle y est abondante
et variée. L'un de ses principaux joyaux demeure le Parc de Manda malgré les faibles attentions qui lui sont consacrées. Situé à 475 km au sud de N'Djaména et à 30
km de Sarh, ce parc qui couvre une superficie de108. 000 hectares ont été créés en 1953 à l'initiative de M. François Sommer, membre du conseil
international de la chasse. On y trouve des éléphants, des phacochères, buffles, hippopotames, élans de derby, panthères, lions, autruches et girafes en plus de nombreux oiseaux, singes et
serpents recensés. Un service assure la visite des repères d'animaux.
Le musée de Sarh permet aussi par la richesse de ses objets d'avoir une première approche de l'histoire culturelle des peuples Sara en plus de la grande fête appelée Nabna qui a lieu tous les
ans. Enfin, danses, costumes traditionnels, rituels d'initiation, habitats traditionnels et artisanat local offrent avec les paysages luxuriants de végétation, le raccourci de l’autre visage du
Tchad après zones saharienne et sahélienne.
Le Borkou Ennedi Tibesti(B.E.T.)
Trois départements du grand nord désertique que couvre le Sahara et qui possèdent chacun un chef lieu:
Faya Largeau pour le Borkou, Fada pour l'Ennedi et Bardaï pour le Tibesti.
Superficie: à trois ils couvrent 600. 350 km2 et comptent 73. 185 habitants, soit une densité de 1,2 habitant au km2. C'est la partie la moins
peuplée du territoire national, mais à l’inverse celle qui possède les offres touristiques les plus convoitées.
Principaux groupes ethniques: Daza, Téga, Anakaza, Kamadja, Ounia, Bideyat.
Villes: Zouar, Ounianga-Kébir, Aouzou.
Economie : abondantes ressources minières non encore exploitées : Tantale, Uranium, Calcaire, Tungstène, Chaux, Diatomites, Natron, Sel gemme.
Curiosités touristiques: ces trois départements recèlent d'immenses ressources et attraits susceptibles d'en faire l'une des destinations touristiques la plus importante du
pays. C'est, en plus de son immensité dont on dirait dépourvue de limites et inondée d'un silence qui font brusquement se rappeler à l'être- visiteur qu'il est si petit devant l'infinie nature,
un prodigieux musée préhistorique et une constellation de formes diverses de montagnes, étonnamment expressives par les figures qu'elle semblent suggérer, et de sommets dont les altitudes
associées au cadre aiguiseraient l'appétit de tout alpiniste amateur.
Grottes, gravures et peintures rupestres non encore totalement répertoriées mais reconnues pour leur valeur historique certaine, gorges lunaires et insondables du Tibesti, sources thermales aux
faveurs avérées, champs de tombes circulaires véritables nécropoles couvrant les abords des villages de Zouï et d'Aouzou faune aux variétés rares : oryx, addax, mouflons à manchettes, renards,
damalisques, ânes sauvages, pittoresques canyons « enneris » au fond desquels coulent des torrents temporaires ou des filets d'eau alimentés par des sources souterraines, cônes volcaniques
encadrés d'impressionnants « monts aiguilles » et de parois percées abritants pour certains des espèces animales uniques au monde, tel ces crocodiles du Guelta d'Archeï, etc. La seule énumération
de ces offres de découvertes vous plonge déjà dans le rêve du voyage!
Le Kanem Lac
Désormais éclaté en deux départements distincts: le Kanem avec pour chef lieu Mao et le Lac: Bol.
Superficie: réunis ils couvrent 114.520 km2 et comptent 573.831 habitants
Les principales villes sont: Mao, Bol, Nokou, Ngouri, Rig-Rig, Moussoro, Bagassola, Liwa, Doum-Doum.
Principaux groupes ethniques : Bagarda, Kréda, Arabes, Toundjour, Haddad, Kanembou, Boudouma, Kotoko.
Economie: agriculture, pêche et élevage principalement: maïs, blé, mil, sorgho, tubercules, dattes, cultures maraîchères, algues bleues,
poisson, ovins, camelines, caprins et bovins.
Atouts touristiques: entre les nombreuses marques et traces de l’histoire de la période des guerres de conquêtes ou celles du passage du
prophète Mohammed, l'art local et les divers attraits du Lac Tchad, cette zone est particulièrement attachante.
Villages fortifiés de Mani et Karal, curieuses huttes Kanembou, étonnantes pirogues Boudouma ( les Kadeï ) constituées d'un épais matelas de tiges de papyrus adroitement serrées et agencées pour
former un creux de 20 cm relevé à l'avant en une longue pointe effilée, ces célèbres nattes de feuilles de palmier-cloum Boudouma qui ne se rencontrent nulle part ailleurs, et
ces polders, instruments de musique en forme de barque mesurant 80 cm de long, garnie de cinq crins qui ensemble ont l'aspect d'une voiture, enfin, les célèbres rochers d'Hadjer
el Hamis avec encore visible clans le roc l'empreinte du pied du Prophète, sont, ici et là et avec le Lac Tchad, des curiosités dignes de regards.
Le Ouddaï-Biltine
Eclaté en deux départements distincts avec pour chefs lieu respectifs: Abéché (50.000 habitants) et Biltine
(15.569 habitants). Ils couvrent 123.190 km2
Les principales villes sont : Abéché, Biltine, Abou Goudam, Adré, Am-Dam, Goz-Béïda, Am-Zoer, Armadas, Guéréda, Iriba.
Principaux groupes ethniques Maba, Dago, Mimi, Tama, Guimir, Massalat, Zaghawa, Arabes et Toundjour.
Economie:
Agriculture: mil sorgho, arachide, maïs, oignon, ail
Elevage: bovins, ovins, caprins, camelines, volailles, asines, équins.
Ressources minières: diamant, zinc, or, marbre, fer, kaolin, etc.
Atouts touristiques: les ruines de Ouara, ancienne capitale du Ouaddaï; la visite enchantée des souks et des medersas d'Abéché ; l'admiration des danses et chants typiques; la
découverte de l'artisanat local: nattes et vanneries exceptionnelles, maroquinerie, poterie et métaux forgés ou coulés selon le procédé dit de la cire perdue, etc.
Le Logone occidental
Les éléments historiques de la ville de Moundou
Bâtie sur la rive gauche du fleuve Logone, la capitale économique du Tchad doit son nom à une herbe sauvage que la population locale utilise dans la construction des
habitations.
La plus récente de toutes les villes du Tchad, Moundou fut crée officiellement le 8 novembre 1923 par le Lieutenant français Russel.
De simple bourgade qu'elle était en 1923, Moundou est devenue une grande agglomération qui compte plus de 20000 habitants.
Sa proximité avec le site pétrolier de Doba le constitue comme un important pôle de développement du sud du pays.
Chef lieu: Moundou
Population: plus de 550. 000 habitants Densité: 64 habitants au km2
Principaux groupes ethniques: Gambaye, Kilang, Makoula, Mbaou, Mang.
Economie:
Agriculture: mil, sorgho, riz, maïs, arachide, tabac, coton, sésame, arboriculture Elevage: bovin, ovins, caprin et volaille.
Industrie: brasserie, manufactures de cigarettes, huilerie, savonnerie, montage de bicyclettes, égrainage de coton, agrumes.
Exportations : Cameroun, Nigeria et RCA.
Atouts touristiques:
En plus de sa proximité géographique avec la zone pétrolifère dont on pense qu'il saura tirer le maximum d'avantages directs en termes d'aménagements des infrastructures diverses, ce département
qui regroupe avec bonheur la majorité des principales industries du pays, frappe le visiteur venu du nord par la douceur de son climat, la générosité de son paysage verdoyant, l'étonnant
dynamisme de sa ville de Moundou et enfin, les profonds liens de complicité et d'échanges multiples que cette dernière entretien avec son arrière pays rural. Pêche sportive sur le Logone,
chasses et faunes abondantes, folklore envoûtant, commerces en plein essor, ouvertures internationales sur les pays de la région, ambiance urbaine inoubliable que rehausse une pointe d'orgueil
amical de ses habitants.
On se surprend à aimer ces coins pétris de chaleur humaine conservée.
Le Batha
Eclaté en deux départements: Batha Est, chef lieu: Oum-Hadjer et, Batha Ouest avec Ati comme chef lieu.
Superficie globale: 88. 800 km2
Population globale: 288. 458 habitants
Principaux centres: Ati, Oum-Hadjer, Djaddah
Principaux groupes ethniques: Kouka, Mesmedje, Boulala, Misserié, Ratamine, Bornou, Messalat.
Economie:
Elevage: 1er producteur du Tchad: ovins, bovins, caprins et camelines. Agriculture: mil, sorgho
Pêche: abondamment pratiquée dans le lac Fitri aussi considéré comme l'un de plus poissonneux du pays.
Ressources minières: marbre
Atouts touristiques:
Merveilleux pays sans limites de désert et de steppe, le département du Batha et ses caravanes errant perpétuellement du nord au sud et du sud au nord, offrent, ici et là aux solitaires en quête
de retraites et d'évasion, des lieux baignés de silence impressionnant et chargés de flux apaisant. Les rives du Batha et du lac Fitri qui accueillent chaque année des milliers d'oiseaux
d'espèces différentes, constituent des sites rêvés pour des ornithologues amateurs.
Le Mayo Kebbi
Cette Préfecture regroupe désormais trois Départements: Kabila, Mayo-Dala et Mayo-Boneye, avec pour chefs lieux respectifs: Gounou
Gaya, Pala et Bongor. Superficie: 30. 106 km2
Population: 830. 000 habitants
Villes et centres: Bongor, Fianga, Gounou Gaya, Léré, Pala, Guelendeng.
Principaux groupes ethniques: Massa, Kim, Toupouri, Kéra, Zimé (Kado), Moundang, Ngambaye (Kilang), Peulh.
Economie:
Agriculture: riz, mil, sorgho, haricot, taro, sésame, tabac, coton, arachide, produits maraîchers
Elevage prospère: bovin, caprins, ovins et volaille Industrie: égrenage de coton et un projet de cimenterie
Ressources minières: or, calcaire, bauxite, fer, nickel, kaolin, diamant, chrome, uranium, pétrole, platine et
diatomite.
Atouts touristiques:
Cases Massa à toitures demi sphériques ou celles typiques en « obus» de la région de Katoa, les célèbres luttes Masa et la danse « gourna », des costumes traditionnels produits par des
tisserands aux savoirs conservés et dont certaines des pièces sont largement diffusées en milieux urbains, parures et apparussions spectaculaires du Gong de Léré dont la figure et le pouvoir
demeurent à plus d'un titre une curiosité anthropologique et sociologique actuelles, lacs aux plans d'eaux propices au ski nautique mais aussi riches en poissons, hippopotames et abritant les
derniers spécimens de Lamantins, la forêt fossilisée, les chutes Gauthio.
Le Mayo Kebbi offre bien de curiosités.
Le Salamat
Chef lieu: Am Timan : « mère des jumeaux» Superficie: 75.000 km2
Population: 184.403 habitants
Economie agricole et pastorale: mil, sorgho et arachide, bovins, ovins et caprins C'est par le Guéra que l'influence française venant du
Protectorat Baguirmien a atteint le Salamat en refoulant les Ouaddaïens. Le Ouaddaï exerçait en effet une forte influence sur cette ancienne préfecture sous la forme d'une administration
indirecte représentée par les aguids qui prélevaient des tributs; ce qui fréquemment prenait la forme de razzias. Il fallut cinq ans pour que l'occupation française atteigne Am Timan dont le
poste ne fut créé qu'en 1910.
Atouts touristiques :
Le parc national de Zakouma demeure sans aucun doute dans ce département la grande perle parmi les réserves que possède le pays. Crée en juin 1958 et érigé en parc national en
1963, il couvre 300 000 hectares et renferme une très grande variété d'espèces. Ouvert du 1er décembre 31 mai, il est équipé d'un aérodrome
aménagé pouvant accueillir des petits avions de tourisme Cesna, DC3 et DC4, notamment. D'autres départements tels la Tandjilé, le Logone Oriental possèdent autant d'atouts
touristiques.
Le Guera
Chef lieu: Mongo
Superficie: 58. 950 km2
Population: 306.
653 habitants
Principaux groupes
ethniques : Kenga, Dangaleat, Djonkor-Guéra, Djonkor Aboutelfane, Djonkor-Burmataguil, Menango, Dogangue, Mugun, Bidio, Mawa,
Sokoro, Moubi.
Economie:
Agriculture: mil, sorgho, sésame, arachide, coton Elevage: bovins, ovins, caprins
Ressources minières: or, diamant, calcaire, marbre, graphite, kaolin.
Atouts touristiques:
Région montagneuse constituant la bordure sahélienne du pays, le Guéra est le pays aux mille fêtes joyeuses que
rehaussent sa généreuse végétation éclatée en forêts galeries, sa faune abondante et variée, ses vallées, etc., on est frappé par ces variations heureuses et inattendues.
Région de folklore aussi, les danses guerrières de Montoubou, celles des Sara Kenga de Korbo et, des groupes Dangaléat aux parures féminines spectaculaires, comblent d'émerveillement le
spectateur lors de leur exécution les samedis sur le marché de Bitkine.
Enfin, la légende du Guéra et le culte animiste de la Margaï font planer sur les lieux tout le mystère encore préservé du Tchad
profond.